Voici le rapport de la Commission d’Enquête portant sur le projet d’extension du Tram Nord
« Les préoccupations exprimées par beaucoup d’habitants sont légitimes. C’est une révolution dans leur mode de vie quotidienne qui leur est imposée. La responsabilité politique des décideurs est lourde ».
« Ce projet n’était pas une urgence climatique, c’était une urgence électorale ».
LA REVOLUTION DES MOBILITES A CAPOTE CAR NON INCLUSIVE
On entend ici ou là que les commissaires enquêteurs ont été partiaux, or ressort du rapport qu’ils n’ont été que récipiendaires des avis de la population :
Le Quartier des écrivains à l’Ouest a eu une proposition de tram au rabais, pas à la hauteur de la réelle égalité territoriale, qui ne permet pas aux habitants des quartiers populaires de vivre leur ville, d’accéder à leur mairie à la médiathèque et au centre historique de Schiltigheim. Ils méritaient effectivement un tram mais pas à un projet alibi et nous reprenons le terme d’un projet fourre tout. Ces quartiers ne sont que partiellement désenclavés. Les habitants de l’Ouest (quartier des Oiseaux-Chêne) seraient très éloignés du tram
Les Quartiers prioritaires Saint-Odile à l’Est, fortement enclavés, ne sont pas touchés par le projet et ne sont pas du tout desservi.
Le site Heineken, une friche potentiellement à urbaniser de 14 hectares ne connaitra pas de desserte. La commission, comme les habitants, a jugé intolérable et inconcevable qu’une telle composante de l’aménagement futur de Schiltigheim puisse à ce point être occulté dans le cadre de la mise en œuvre d’une projet structurant.
Nous avons montré que ce projet-alibi est infaisable. Les habitants qui se sont exprimés se sont à juste titre inquiétés , comme pour le parc de Haguenau : ils n’ont pas eu de réponses concernant la sécurisation du parc d’une part et n’ont pas eu de précisions concernant les 16 hectares, fausse information, alors que les jardins ouvriers étaient comptabilisés à tort… tout comme le cimetière.
Les commerces, la mairie et la médiathèque du centre-ville de Schiltigheim ne sont pas desservis par la ligne tramway. C’est d’autant plus pénalisant pour la population de cette ville qui compte plus de 34000 habitants que le projet envisage la piétonisation de la route de Bischwiller, axe majeur de Schiltigheim. Les principaux centres d’intérêts de Schiltigheim sont totalement délaissés. Seuls les quartiers situés à l’Est de la ville sont desservis par la ligne B du tramway.
La ville de Bischheim qui est également éloignée de ce tracé, aurait dû se contenter quant à elle d’une liaison TER et de la traversée par les lignes de Bus C3 et 70. Enfin, l’absence d’un P+R au terminus de la ligne réduit les possibilités de report modal vers le tram.
L’absence de réelles concertations menées n’a pas permis d’aboutir à un compromis et n’a pris en compte l’expression populaire. Certains aspects du projet (devenir des lignes de bus, plans de circulation…) auraient mérité d’être plus partagés et plus travaillés avec les collectifs et riverains avant l’enquête publique. Il y a eu aussi des manquements concernant les documents directeurs d’urbanisme (oap, scoters, plu, sdtc), amateurisme, manque de transparence, arrogance, des omissions ou incomplétudes, une non prise en compte des 33 communes, une mauvaise qualité de l’information et des éléments graphiques. On parle aussi dans le rapport de « séquelles » de la concertation jugée insincère et biaisée qui s’est ressentie dans les contributions des 7100 Eurométropolitains.
Ce rapport met en lumière une fracture entre les attentes de la population et les choix politiques, appelant à une meilleure écoute et à une révision du projet pour qu’il réponde réellement aux besoins des habitants
Nous restons tous vigilants car nous avions bien noté l’annonce d’un «autre projet » et nous persisterons à proposer un tracé passant par le centre de Schiltigheim, confortés par l’interrogation de la commission d’enquête qui n’exclut pas une ligne de tram par la route de Bischwiller… et Heineken…